La sécheresse, quel impact pour le vivant ?

21 juillet 2025
La sécheresse, quel impact pour le vivant ?

Avec deux vagues de chaleur successives, juin 2025 est le second mois de juin le plus chaud jamais enregistré en France : + 3,3 °C par rapport à la normale contre + 3,6 °C en juin 2003. Des records de température ont été battus dans de nombreuses villes le 30 juin, y compris en Bretagne : 35,5 °C à Pommerit-Jaudy (22), 36 °C à Lanleff (22) et Dinard (35) et 37,7 °C à Arbrissel (35). Un début d'été qui annonce la sécheresse... Quelles sont les conséquences d'un manque d'eau pour nous et la biodiversité, quels solutions et moyens d'adaptation, comme évolue la situation en Bretagne... ? Notre série d'été "Sécheresse" analyse cette crise de l'eau qui devient de plus en plus récurrente et alarmante. Épisode 3 : La sécheresse, quel impact pour le vivant ?

 

« Vendredi, avec un copain, nous avons pêché sur l'Ellé. Niveaux bas et température de l'eau pas trop chaude. Entre 9h30 et 18h je n'ai vu qu'un imago de mouche de mai (Ephemera danica) et une émergence d'un autre jaunâtre, sans doute Heptagenia sulphurea, pas un seul trichoptère ni le moindre plécoptère mais quelques libellules. Nous étions le 27 juin avec ce jour-là, un temps plus que clément (doux et humide) pour des émergences. La rivière semblait totalement morte, ses fonds tapissés d'une algue verte, filamenteuse d'environ 20-30 cm de long ; les herbiers de renoncules avaient quasiment disparu. »

Le témoignage de Jean Yves Bouglouan, représentant à la Commission Locale de l'Eau du SAGE Scorff, le mois dernier, alerte. Est-ce une pollution ? Ou le coup de chaud du début de saison ? Le doute est permis car effectivement, les hautes températures ont un impact très fort sur les organismes dans les rivières.

 

Qu’a-t-il pu se passer ? Les fortes chaleurs ont provoqué l’évaporation de l’eau et fait baisser le niveau d’eau dans la rivière. Les beaux champs de renoncules se dégradent et se décomposent (algues brunâtres) dans les zones de faible profondeur. Se faisant, elles colmatent les gravières. Le taux d’oxygène dissout dans l’eau est déjà plus bas à cause de la température, et les algues vont finir le travail en consommant une partie de l’oxygène restant pour dégrader les déchets. Il n’y a plus ni habitat, ni nourriture, ni oxygène. La rivière est désertée.

« Pour le le saumon, 25°C est une température létale (car il n’y a plus suffisamment d’oxygène). Or, le réchauffement climatique fait monter la température des rivières. La Loire a pris 2°C ces dernières années », explique Jean Luc Pichon, administrateur d'Eau & Rivières de Bretagne.

 

Si la vie peut revenir assez rapidement dans une rivière restaurée, « nous avons sous-estimé l’impact de la sécheresse de 2022 sur l’ensemble des espèces d’eau froide », estime Vincent Lefebvre, directeur d'Eau & Rivières de Bretagne. Les sécheresses à répétition fragilisent durablement la rivière, ces déséquilibres de la biomasses s’ajoutant aux autres que sont la concentration des polluants, la hausse des prélèvements, les ruptures de continuité écologique...

Il reste quelques mois d’été à tenir, « si nous avons à supporter des coups de chaud à répétition, cela risque d'être très problématique en septembre », conclut Jean-Yves Kermarrec, Président de l’AAPPMA de l’Elorn.

 

Les autres articles de la série Sécheresse

 

Épisode 1 : 2025, un été bien mal parti

Épisode 2 : La sécheresse, un problème en Bretagne ?

 

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