Le glyphosate reconnu «cancérigène probable» par l'OMS [26/03/15]
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de classer comme cancérigène probable le glyphosate, substance active notamment du fameux herbicide Roundup (désherbant le plus utilisé au monde et associé à la culture des OGM).
Les experts de l’OMS pointent la dangerosité du glyphosate
Son évaluation, publiée le 20 mars dernier, est le résultat d’un an de concertation de 17 experts internationaux indépendants ayant recensé l’ensemble des études scientifiques sur le sujet, auxterme desquels le CIRC a classé trois nouveaux produits comme « probablement cancérogène », dont le fameux glyphosate.
Concernant le glyphosate, des études datant de 2001 et 2012 avaient déjà pointé ses impacts sur le système endocrinien et sur les embryons de vertébrés. Pour les experts du CIRC, des "preuves convaincantes" montrent que le glyphosate peut également causer le cancer chez les animaux de laboratoire. Mais surtout, selon eux, « des études cas-témoins d’exposition professionnelle [au glyphosate] conduites en Suède, aux Etats-Unis et au Canada ont montré des risques accrus de lymphome non hodgkinien [un cancer du sang]. »
Une molécule qui contamine le sol, l’air, l’eau… et notre santé
Cet herbicide non sélectif est utilisé tant en agriculture que par les jardiniers amateurs, du fait de son faible prix. « Il est utilisé dans plus de 750 produits pour l’agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques, notent les scientifiques réunis par le CIRC. Son utilisation a vivement augmenté avec le développement des cultures transgéniques tolérantes au glyphosate. » En France, des centaines d'entreprises en commercialisent, à travers 30 désherbants différents.
Mais cette utilisation massive entraîne une contamination des sols, de l’air et surtout des eaux. En France, 60% des cours d’eau sont contaminés par le glyphosate et en 2013, les résultats de la campagne de suivi des pesticides dans l'eau effectué par le CORPEP (Cellule d'Orientation Régionale pour la protection des Eaux contre les Pesticides) dans le cadre du plan Ecophyto sont sans appel ; c'est le glyphosate et sa molécule de dégradation qu'on retrouve le plus fréquemment dans les cours d'eau bretons ! Ainsi, l'AMPA, molécule de dégradation du glyphosate, est retrouvée dans plus de 70% des échantillons et le glyphosate l'est à près de 30%. En outre, les concentrations maximales de ces deux molécules dépassent parfois les limites réglementaire de qualité pour l'eau destinée à la consommation humaine.
Pour un arrêt immédiat de la vente
En conséquence, aujourd’hui, la preuve de l’impact de cette molécule sur notre santé doit faire bouger les choses. Depuis des années, Eau & Rivières de Bretagne, la MCE et plus généralement les associations de protection de l'environnement et des consommateurs se battent pour faire reconnaître la dangerosité des pesticides, et particulièrement du glyphosate, pour l’homme et pour l’environnement. Aussi, nous demandons que les désherbants contenant du glyphosate soient retirés rapidement du marché. De même, nous soutenons la pétition de Générations futures appelant à ce retrait.