Le glyphosate examiné sous toutes les coutures
Le glyphosate est l'objet de toutes les attentions du moment. Cette molécule désherbante utilisée, notamment, dans le célèbre Roundup voit son autorisation de mise sur le marché arriver à terme le 30 juin prochain. Faute d'obtenir la majorité qualifiée le 6 juin dernier, les États membres de l'Union européenne n'ont pas pu trancher sur son sort.
La France vient d'annoncer, par sa ministre de l'Environnement, qu'elle voterait contre la réautorisation de cette molécule lors de la prochaine rencontre européenne à ce sujet le 24 juin. Reste que notre pays pourrait, même en cas de réautorisation européenne, choisir de ne pas autoriser le glyphosate sur son territoire. À bon entendeur...
Une (possible) bonne nouvelle n'arrivant jamais seule ; l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail) vient de procéder au retrait de 132 autorisations de produits phytopharmaceutiques associant le glyphosate au co-formulant POE Tallowamine du marché français. En effet, l'association de ces 2 molécules préoccupait fortement l'agence vis-à-vis de risques pour la santé humaine.
En Bretagne en 2014, dans les 10 rivières suivies par le réseau CORPEP, le glyphosate était mesuré dans 63% des échantillons. Sa première molécule de dégradation, l'AMPA, l'était dans 67% d'entre eux.
Ces deux molécules ne sont malheureusement que l'arbre qui cache la forêt. En effet, la contamination de nos eaux par les pesticides est généralisée. Chaque année, ce réseau de suivi détecte environ 100 molécules différentes dans l'eau des rivières bretonnes. Bientôt, les particuliers et les collectivités verront leur accès aux pesticides réduit drastiquement. À quand une évolution similaire pour le plus gros utilisateur de pesticides qu'est l'agriculture?