La Gacilly | La passe à poissons, un aménagement coûteux et une rivière qui souffre

03 octobre 2025
La Gacilly | La passe à poissons, un aménagement coûteux et une rivière qui souffre

En début de semaine, La Gacilly illustrait tristement la scène typique des dysfonctionnements de nos milieux aquatiques : une explosion algale a totalement obstrué la surface de la rivière de l’Aff sur un linéaire d’au moins 1500 mètres , pendant plusieurs jours, jusqu’à l’ouverture des vannes mercredi soir d’une vanne du déversoir .

Le barrage sur l’Aff constituait un verrou pour l’ensemble du bassin amont. Après de longues négociations avec les acteurs locaux (Yves Rocher et Mairie), des travaux ont été conduits pour être en conformité avec la loi sur l’eau en rétablissant la continuité écologique de la rivière.

Cependant, le choix du maintien du barrage en installant une passe à poissons multi-espèces montre ses propres limites.

 

Le maintien du barrage : un coût d’investissement et une charge d’entretien pesant sur la collectivité

Cet ouvrage permet aux maîtres d’œuvres d’être dans « les clous » de la réglementation. Mais il est une solution très coûteuse pour la collectivité publique. Nous rappelons que le coût des travaux s’est élevé à plus de 920 000 € HT (financés par l’Agence de l’Eau et le Conseil Départemental du 56). Par-ailleurs, il faut également avoir en tête qu’un ouvrage reste une charge d’entretien pérenne. Les gestionnaires de l’ouvrage peuvent-ils nous communiquer ces charges et nous indiquer les budgets sur lesquelles ces charges sont imputées ?

La passe à poissons marche pour les poissons, mais pas pour la qualité d’eau

Si les poissons peuvent trouver un chemin pour remonter la rivière, le fonctionnement de la rivière reste altéré. Un barrage agit comme un plan d’eau. L’eau ne s’écoule plus librement, elle stagne. Dès lors, elle monte plus facilement en température et tout s’emballe, notamment par l’apport excédentaire en nutriments (nitrates) et la perte d’oxygène dissous qui déséquilibre suffisamment l’état de la rivière, bien qu’ici, sur l’Aff, le taux de nitrate soit en deçà des 30 mg/litre (source : bilan de la qualité de l’eau 2024, Syndicat Mixte du Grand Bassin de l’Oust.)

Du fait du maintien du barrage, la rivière est moins résiliente.

 

Quelles en sont les causes ?

Les eaux stagnantes se réchauffent beaucoup, du coup, le taux d’oxygène dissous chute.

Les apports en nutriments sont liés aux pratiques agricoles intensives (épandage de lisier, travail du sol réduisant ses propres fonctionnalités), régression du maillage bocager, rejets liées aux assainissements.

C’est pourquoi nous encourageons vivement les solutions d’accompagnement pour :

  • replanter du bocage (programme Breizh Bocage),

  • changer les pratiques agricoles en systèmes pâturant (pour l’élevage) et

  • entretenir des installations et des réseaux d’assainissement (individuel et collectif)

 

Pour la rivière, la solution la plus efficace et la plus économe est l’effacement total des obstacles à l’écoulement

Nos associations souhaitent vivement réagir par voie de presse pour rappeler que le maintien des ouvrages sur les cours d’eau n’est pas une solution satisfaisante. Nous soutenons les solutions d’effacement total des ouvrages pour des raisons de :

  • bonne gestion des deniers publics

  • efficacité maximale pour les milieux aquatiques (faune piscicole et qualité d’eau).

 

Une rivière libre est belle !

Sans aucun doute, le site est emblématique pour la commune, les établissements Yves Rocher et le festival photo annuel, mais une rivière qui coule naturellement, n’est-elle pas au moins aussi esthétique ?

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