Groix déjà en crise sécheresse, un été qui s’annonce sec pour toute la Bretagne

10 juin 2022
Groix déjà en crise sécheresse, un été qui s’annonce sec pour toute la Bretagne

Ce mardi 07 juin le préfet du Morbihan a placé l’Ille de Groix en situation de crise, le plus haut niveau d’alerte en cas de sécheresse.

 

Des usages de l’eau restreint sur l’île de Groix

Le Morbihan est en situation de vigilance sécheresse depuis le 06 mai dernier mais localement la situation est déjà parfois bien pire. Ainsi, le 30 mai dernier, la retenue d’eau de Port Melin à Groix à franchi la seuil de crise. Le préfet du Morbihan a donc décidé, en application de l’arrêté cadre sécheresse du Morbihan de placer l’ensemble de l’île de Groix en crise sécheresse.

Les principales restrictions d’eau potable qui s’appliquent, sont les suivantes :

  • interdiction d’arrosage des espaces verts, de remplissage des piscines, d’alimentation des fontaines publiques, des douches de plage, de nettoyage des voiries ;

  • interdiction d’arrosage des pelouses, des potagers ;

  • réduction de 25 % de la consommation en eau pour usage professionnel y compris ICPE ;

  • incitation à limiter la consommation d’eau au robinet.

Comprendre ce ce que signifie le niveau de crise


 

Vers un été très sec sur toute la Bretagne

Mais le manque d’eau ne se limite pas à la seule Ile de Groix, en effet la situation est inquiétante pour l’ensemble de la région, l’Ille et Vilaine étant déjà soumis à un niveau d’alerte et les niveaux d’eau de la majorité des cours d’eau bretons sont inférieures aux normales.

 

Notre association a donc souhaité se pencher sur les perspectives à venir. En effet la DREAL Bretagne, met a disposition des citoyens les données sur le suivi des débits des rivières de notre région. En analysant ces résultats, il est possible ‘anticiper la situation à venir. Or, à cause des faibles pluies dont a bénéficié notre région depuis mars font que le débit des rivières est déterminé par la vidange des seules eaux souterraines. Les pluies qui tombent maintenant ne provoquent qu’une remontée très limitée et temporaire des débits, sans influencer la tendance de fond. Par contre le niveau des réserves des retenues stockant de l’eau en vue de la production d’eau potable n’étant pas public (et on peut le regretter), il n’est donc pas possible pour nous de les intégrer à notre prévision. C’est pourtant un critère déclencheur qui sera important cette année.

 

Ainsi selon nous les niveaux dits d’alerte entraînant les premières restrictions seront atteints :

  • Dans les Côtes d’Armor : sur l’Arguenon, dès le 1er juillet, vers le 20 pour le Trieux et début aout pour le Leff

  • Dans le Finistère : Sur l’Odet vers le 1er juillet, sur le Jarlot vers le 15 juillet et sur l’Aber Wrac’h autour du 1er août

  • En Ille-et-Vilaine : la Vilaine est déjà en alerte, le Couesnon et le Meu le seront vers le 15 juin, le Frémur vers le 25 juin

  • Dans le Morbihan : sur l’Oust amont, vers le 20 juin, sur le Loch vers le 25 juin ; mi-juillet pour le Scorff et l’Arz, avant la fin juillet pour l‘Ellé.

 

Une pluviométrie normale ou supérieure à la normale pourrait décaler légèrement ces dates mais cela ne changera pas beaucoup la situation vu le manque accumulé. Si les périodes très nuageuses réduisent aussi un peu l’évaporation et le prélèvement de la végétation et peuvent donner l’impression trompeuse d’un ralentissement du phénomène de sécheresse celui-ci nous semble aujourd’hui difficilement évitable.

Comprendre pourquoi la Bretagne est fragile face aux sécheresses

 


Quel tourisme pour la Bretagne ?

La moitié Est de la région et le littoral sont, comme souvent, les zones les plus touchées par les sécheresses mais celle de 2022 est exceptionnellement précoce et pose la question de notre aménagement du territoire.

Si pour garantir l’accès à l’eau pour tous, il faut notamment que nous adoptions tous (agriculteurs, industriels et particuliers) une culture de la sobriété celle-ci ne suffira pas dans les secteurs les plus fragiles.

Le tourisme représente aujourd’hui le principal secteur d’activité des îles et peut multiplier jusqu’à 10 fois les populations en période estivale. Si la faible disponibilité en eau douce et une géomorphologie contraignante ont contraint les îles, plus tôt que les autres, à gérer au mieux les ressources dont elles disposent, les solutions arrivent aujourd’hui à leur limite. Alors quelles sont les solutions ? Devons nous limiter les populations estivales ? Les piscines et autres offres de confort ont elles encore leur places dans ce contexte ?

 

Il devient urgent de se poser ces questions si nous ne voulons pas faire face à des conflits d’usages voire à des ruptures d’alimentation en eau potable.

 

 

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