Algues vertes et H2S | À quand la publication quotidienne des données?
L’association agréée pour le suivi de la qualité de l’air, Air Breizh vient de mettre en ligne les données du suivi réalisé sur la baie de Saint-Brieuc concernant les émissions d’hydrogène sulfuré (H2S) pour sa campagne 2021. Une publication bien tardive, dont le retard n’incombe pas Air Breizh mais à Saint-Brieuc Armor Agglomération qui persiste dans son refus d’autoriser la diffusion en temps réel.
Air Breizh réalise pour le compte de Saint-Brieuc agglomération et avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé de Bretagne (ARS), un suivi sur 4 points de prélèvements situés en fond de baie : : Rue de la Tour à Plérin, Plage du Valais à Saint-Brieuc, Boutdeville à Langueux et l’Hôtellerie à Hillion. Si le premier de ses sites est suivi depuis 2017, les autres le sont depuis 2020.
Des dépassements avérés
Il n’exsite par de limite réglementaireen France pour la concentration en H2S dans l’air mais une valeur guide est fixée par l’OMS à 150 µg/m3 (moyenne journalière).
En juillet 2021, l’ARS demandait aux médecins d’être vigilants sur les symptômes qui pourraient être reliés à l’inhalation d’hydrogène sulfuré (H2S) ; le gaz relâché par les algues vertes en putréfaction. En effet, le site de l’Hôtellerie présentait pendant 2 jours consécutifs un dépassement de la valeur guide (201 µg/m3 le 29 juin et 153 µg/m3 le 30 juin).
Un progrès bien insuffisant
Sans régler le problème de fond, ce suivi des émissions d’H2S est un bon premier pas mais il souffre de 2 insuffisances majeures.
Les données sont connues en temps réel par Air Breizh, qui pourrait les mettre à disposition de la population quotidiennement mais Saint-Brieuc s’y refuse. Pourquoi ? Ces résultats sont pourtant des données à caractère environnemental parfaitement communicables au public et la population est en droit d’y avoir accès.
D’autre part, pourquoi ne réserver ce suivi qu’à la baie de Saint-Brieuc ? S’il s’agit effectivement du site breton connaissant les échouages d’algues vertes les plus conséquents, d’autres plages tout aussi fréquentées, voir plus, méritaient d’être observées attentivement. Tous les citoyens devraient avoir accès au même niveau d’information ; tout comme les médecins sur les risques de l’hydrogène sulfuré et des symptômes que provoque son inhalation.
Plus de transparence
« Nous demandons que ces résultats soient communiqués à tous les citoyens, au fil de l’eau, à l’état brut, sans attendre de les accompagner de commentaires » indique P. Derouillon-Roisné, membre de la commission locale de l’eau de la Baie de Saint-Brieuc. « La lutte contre les marées vertes est l’affaire de tous les citoyens, ils méritent d’avoir accès à des faits objectifs pour rendre possible le débat démocratique ».