Avec deux vagues de chaleur successives, juin 2025 est le second mois de juin le plus chaud jamais enregistré en France : + 3,3 °C par rapport à la normale contre + 3,6 °C en juin 2003. Des records de température ont été battus dans de nombreuses villes le 30 juin, y compris en Bretagne : 35,5 °C à Pommerit-Jaudy (22), 36 °C à Lanleff (22) et Dinard (35) et 37,7 °C à Arbrissel (35). Un début d'été qui annonce la sécheresse... Quelles sont les conséquences d'un manque d'eau pour nous et la biodiversité, quels solutions et moyens d'adaptation, comme évolue la situation en Bretagne... ? Notre série d'été "Sécheresse" analyse cette crise de l'eau qui devient de plus en plus récurrente et alarmante. Épisode 1 : 2025, un été bien mal parti.

Même s'il a un peu plu pendant cette première quinzaine de juillet, la baisse des débits se poursuit. Les sols sont secs, les températures élevées sont difficiles à supporter par la végétation. Notre bulletin du 3 juillet faisait des estimations de niveau de gestion par décade. Elles sont confirmées pour les deux premières périodes. Les prévisions se dégradent malgré un passage assez pluvieux prévu autour du 20 juillet.

L'été 2025 fera partie des étés secs

Nous poursuivons notre travail de mise en perspective des semaines à venir pour ce qui concerne l'état de nos rivières. La carte ci-dessous identifie la progression des niveaux réglementaires jusqu'au 5 août.

Les cours d’eau du centre Bretagne sont déjà au niveau crise (rouge). En orange, nous identifions les rivières qui atteindront ce niveau autour du 25 juillet. Enfin, le pourtour jaune identifie les zones concernées vers le 5 août.

Ces prévisions sont issues d’une analyse statistique de l'évolution des débits des rivières lors d'années sèches (1976, 2003, 2011, 2022 entre autres) et des tendances en cours. Elles ne peuvent prétendre être "exactes" mais sont raisonnablement fiables.

Signalons que les valeurs réglementaires nous laissent, pour certains chiffres ou sites de référence, insatisfaits : passage trop rapide d'un niveau à l'autre, influence d'un prélèvement direct variant fortement avec l'arrivée des touristes, valeurs trop faibles au regard de l'hydrologie (Isole, Douffine...). Une révision est souhaitable en Finistère, Côtes d'Armor et Ille-et-Vilaine.

Les milieux aquatiques ont très chaud !

Il n'y a pas que les hommes, les animaux domestiques et la végétation qui souffrent. Les températures moins élevées annoncées pour les jours à venir ne sauraient faire oublier les pics de chaleur atteints dans l'eau, au détriment des salmonidés. Des températures supérieures à 25 °C ont été relevées sur le Scorff à Pont Scorff ! Alors que l'on commence à mesurer l'impact de 2022 sur les populations de saumons, 2025 vient encore dégrader la situation. Les assecs se multiplient sur les ruisseaux en amont et l'on constate déjà les premières mortalités piscicoles.

Ruisseau des Houteries à Guipry-Messac le 5 juillet 2025 (crédit ERB)

Le changement climatique est une réalité indiscutable. La ressource en eau est d'autant plus limitée que les aménagements de ces 50 dernières années ont favorisé les crues et réduit l'infiltration et la capacité de rétention des sols. Une mal-adaptation typique mais qui ne semble pas prête de s'arrêter !