Visite du Centre d’Enfouissement Technique de la Croix Irtelle [17/11/2017]
Situé à 20 km au Nord-Ouest de Vannes, le Centre d’Enfouissement Technique (CET) de la Croix Irtelle a ouvert ses portes aux adhérents d’Eau & Rivières de Bretagne toute la matinée. Anciennement carrière, ce site de 34 hectares gère aujourd’hui 93 000 tonnes / an de déchets. Réhabilité en CET depuis 2003, le site est divisé en 4 parties :
- enfouissement des Déchets Industriels Banaux (DIB),
- tri et broyage de bois de classe A (valorisable en granulés pour chaudières à bois) et B (valorisable en contreplaqué pour le bâtiment),
- stockage de mâchefers (valorisable pour le revêtement de voiries),
- valorisation du méthane en énergie par cogénération (production d’électricité injectée dans le réseau ERDF et d’un bassin de stockage thermique qui sert à produire l’eau chaude pour les besoins de l’industrie agro-alimentaire voisine).
Les anciennes carrières doivent être réhabilitées, et souvent, la reconversion en CET constitue leur 2e vie. D’ailleurs, adossé à la carrière, les futures alvéoles d’enfouissement attendent la fin d’exploitation de la partie de la carrière encore en activité. Prévu pour fonctionner jusqu’en 2032, ce site a-t-il bien pris en compte toutes les questions relatives à l’eau ? En bordure de ce site, coule le ruisseau de Saint Christophe affluent de l’Arz. Est-il impacté par l’activité industrielle de traitement des déchets ? Les alvéoles sont-elles étanches ? Combien d’eau le site utilise-t-il pour son fonctionnement ? Comment les eaux usées sont-elles traitées ? Où sont-elles rejetées ?
Toutes ces questions ont été posées et toutes les réponses nous ont été apportées.
Les alvéoles sont dimensionnées pour une période de 18 mois. Avant de recevoir les déchets, elles sont bâchées avec 4 couches : une couche d’argile dune épaisseur d’1,5 mètres (une goutte met 200 ans pour passer à travers), l’argile est recouvert d’une bâche en polyéthylène, puis d’une bâche en géotextile et enfin une protection par mâchefers. Le lixiviat des déchets industriels est récolté par drains pour être traité dans une station d’épuration autonome du site. L’eau qui en ressort n’est pas rejetée dans le ruisseau, elle est pulvérisée en arrosage sur les déchets, ceux-ci doivent être suffisamment humides pour permettre le travail des bactéries. Ce qui fait que l’eau utilisée pour le traitement des déchets tourne en circuit fermé.
La station d’épuration des lixivat comprend un traitement biologique, un bassin de décantation et un traitement par charbon actif.
Bien d’autres questions ont été posées et ces 3 heures de visite ont été très instructives et rassurantes. En effet, très bien accueillis par le responsable du site, il a su prendre en compte nos préoccupations environnementales par ses explications et démonstrations.
Dernier point, le site est certifié ISO 14001, il est donc soumis à un processus d’amélioration continue de ses procédés, de ses conditions de sécurité, d’hygiène ainsi que de ses mesures de protection environnementale. L’équipe reste à l’écoute des personnes et reçoit toutes les plaintes qui sont traitées en revue de direction.
Sans oublier que la meilleure prise en compte environnementale reste de ne pas produire de déchets, ou bien à les éco-conceptualiser dès leur origine, cette visite nous a beaucoup éclairer sur cette question de traitement des déchets. D’autres visites seront à suivre...