Le forum des associations avant l'heure [07/09/12]

12 juillet 2016
Le forum des associations avant l'heure [07/09/12]

À Plurien, le forum des associations était prévu le 8 septembre, mais la veille à la mairie, un grand nombre d'associations de protection de l'environnement étaient présentes pour dire leur désaccord face à un projet d'agrandissement d'élevage. Toutes avaient répondu à l'appel d'Erquy environnement pour apporter leur participation à l'enquête publique.

L'exploitation demandeuse est située sur la commune de Plurien, à cheval entre les baie de Saint-Brieuc et de la Fresnaye ; celles-ci étant régulièrement souillées par les marées vertes. Le projet consiste en une augmentation de cheptel suite à un rachat de droit à produire d'un élevage situé à Lanrivain (22).
Alors qu'une charte de territoire à très basses fuites d'azote a été signée sur la Baie de Saint-Brieuc (36 millions d’euros) et qu'une autre est en cours d'élaboration sur la baie de la Fresnaye, ce projet renforcerait la concentration des cheptels à l'amont immédiat des bassins versants algues vertes. Malgré la mise en œuvre du plan d'action contre les marées vertes, dans les faits, rien ne change.

Les dépenses pour la mise en œuvre des actions de lutte contre le phénomène des marées vertes sont-elles vaines ? C'est ce que l'on pourrait penser, tant il est paradoxal de voir que sur des sites sensibles vis-à-vis de la pollution de l'eau par les nitrates, on accepte des dossiers techniquement inadaptés. Dans l'étude d'impact présentée, les objectifs de rendement utilisés pour le calcul de la fertilisation des cultures sont surestimés, entraînant une majoration des besoins des plantes pour les éléments azote et phosphore. Les rejets d'ammoniac par l'exploitation après projet sont estimés à environ 10 tonnes par an, mais ne sont pas comptabilisés dans le plan d'épandage. Ce seront donc approximativement 10 tonnes d'azote qui s'ajouteront aux excédents azotés du territoire.

L'incohérence continue de plus belle ! Jusqu'à quand devrons-nous voir une telle contradiction entre les objectifs affichés de reconquête de qualité de l'eau et la pratique sur le terrain ?