Le confinement dégrade la protection de l’environnement
Destruction de zones humides par des travaux de terrassement
Pendant qu’une grande partie de la population est confinée chez elle, de nombreuses activités économiques perdurent. Certaines causent des atteintes à l’environnement mais aucun agent de l'Etat ne peut le constater.
En moins de 15 jours, Eau & Rivières a été alertée à près de dix reprises pour des agressions perpétrées à l'encontre des milieux naturels aquatiques : zones humides détruites, travaux dans le lit d’un cours d’eau, fuite de lisier vers les cours d’eau, pulvérisation de pesticides…
Si, malheureusement, ces atteintes ne sont pas plus fréquentes cette année que d’autres, le constat de ces infractions est rendu particulièrement difficile durant cette crise sanitaire.
En premier lieu, les pêcheurs, randonneurs, environnementalistes et autres usagers étant confinés, la veille active des sentinelles de terrain n’est plus assurée.
En second lieu, même lorsque les atteintes à l’environnement sont repérées, il est bien difficile de faire déplacer les inspecteurs de l’environnement pour établir les constats. Comment connaître l’origine d’un déversement de substances polluantes dans un cours d’eau, quand personne ne vient mener les investigations nécessaires le jour où il a lieu ?
Un sentiment d'impunité à l'égard de la délinquance environnementale
Notre association a tenté à plusieurs reprises de faire déplacer des inspecteurs de l’environnement (services préfectoraux ou Office français de la biodiversité (OFB)) pour des atteintes qu’elle jugeait sérieuses et pour lesquelles des constats immédiats méritaient d’être faits. Force est de constater que le contexte sanitaire rend encore plus tendue une situation qui l’était déjà.
Les services regroupant les inspecteurs de l’environnement voient en effet leurs effectifs rabotés un peu plus chaque année, mettant à mal la mise en œuvre de l'ensemble de leurs missions. En cette période de confinement, le peu d’inspecteurs restant ne se déplacent plus ou si peu qu’ils laissent un sentiment d’impunité sur le terrain.
Nous interpellons la direction de régionale de l'Office français de la biodiversité
Eau & Rivières de Bretagne travaille activement avec les brigades de gendarmerie pour faire reconnaître les délits dont nous avons connaissance et l'association vient de saisir la direction régionale de l’OFB à ce sujet. Il est en effet indispensable - en prenant toutes les mesures sanitaires que le contexte nous impose - que les inspecteurs de l’environnement, dont l’environnement est précisément la mission prioritaire, puissent être mobilisés sur le terrain.
Pour notre association, cette passivité constitue un encouragement à la délinquance environnementale au moment même où tant d'efforts sont engagés pour reconquérir la qualité des eaux et restaurer les milieux naturels aquatiques. Elle est vécue par les acteurs mobilisés sur nos bassins versants comme un abandon de la part des services en charge de la police de l'environnement et plus particulièrement des milieux aquatiques.
Aller plus loin
Voir notre courrier à la directrice régionale de l'OFB
Voir notre communiqué de presse
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