Extensions d’élevage : des vagues en Mer d’Iroise

23 juillet 2020
Extensions d’élevage : des vagues en Mer d’Iroise

Pour la qualité des eaux de la Mer d’Iroise, le Préfet du Finistère doit donner un avis défavorable aux créations et extensions d'élevage dans le périmètre du Parc naturel marin d'Iroise.

 

Ces dernières semaines, trois dossiers d’extension d’élevage ont été mis en débat et consultation en bordure immédiate du Parc naturel marin d’Iroise. Ce parc marin, créé en 2007, compte parmi ses dix orientations le « maintien en bon état de conservation des populations des espèces protégées, rares ou menacées et de leurs habitats » et la « réduction des pollutions d'origine terrestre... ».

 

Nouvel élevage de 70 000 poulets au Juch

 

Le pemier projet, soumis à la procédure la plus « rigoureuse » (enquête publique et avis conforme du parc marin) concernait la création d’un nouvel élevage de 70 000 poulets au Juch, près de Douarnenez. Il prévoit la construction de deux poulaillers de 1810 m² chacun, soit près de 20 poulets au m² dont une partie pourrait prendre l’air quelques heures par jour et sous conditions. Un poulailler de ce type, c’est près de 370 000 poulets produits par an, des camions pour transporter l’alimentation, les poulets et les excréments vers une aire de compostage à Loudéac.

 

Ce sont aussi et surtout des enjeux en terme de rejets d’azote et de phosphore et de contamination bactériologique sur un bassin versant déjà surchargé. Porté par le groupe LDC, un mastodonte qui pèse 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ce projet s’inscrit dans un vaste plan de modernisation de la filière volaille en Bretagne. Avouez qu’on est bien loin du monde d’après ! Le bureau du Parc vient de donner un avis défavorable à l’installation de l’élevage de volailles, avis qui doit maintenant être confirmé par son conseil de gestion. Sa présidente, Nathalie Sarrabezolles, a par ailleurs saisi le Préfet du Finistère sur les deux autres projets d’extension d’élevage porcin.

 

Deux extensions de porcheries, à Pouldergat et Plougonvelin

 

Les deux autres consultations concernent donc des extensions de porcheries, l’une à Pouldergat encore dans une baie de Douarnenez saturée d’azote, l’autre à Plougonvelin, dans le nord Finistère. Dans les deux cas, si la population était invitée à donner son avis, ce sont bien des procédures allégées d'enregistrement qui ont été utilisées.

 

Fruit d'un long détricotage de la règlementation environnementale encadrant l'élevage, ces procédures simplifiées permettent de se passer d’évaluation environnementale et de l’avis du Parc marin. Impensable pour nos associations de protection de l’environnement siégeant au parc, compte-tenu des impacts que ces deux projets peuvent avoir sur le milieu marin !

 

Nous interpellons le préfet

 

Mobilisées ces différents dossiers, Eau & Rivières de Bretagne et son association membre Baie de Douarnenez Environnement, après avoir répondu aux différentes consultations (voir contributions), viennent d'écrire au Préfet du Finistère, dans un courrier daté du 22 juillet pour lui demander de se prononcer défavorablement à l’égard de ces projets.

 

Le représentant de l'Etat en Finistère doit prendre des décisions compatibles avec la qualité des eaux de la Mer d'Iroise et conformes aux orientations données par le Président de la République et aux propositions récentes de la convention citoyenne pour le climat. Car c'est de cohérence et clarté que les associations, la population, mais surtout le monde agricole, ont besoin pour se positionner face aux enjeux qui se présentent et ainsi pouvoir engager la nécessaire transition agricole de nos territoires.

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