Urbanisation en pays de Lorient : nous interpellons les candidats

16 juin 2020
Urbanisation en pays de Lorient : nous interpellons les candidats

Le projet de Kerpont, à l'est de l'agglomération, sur 90 hectares. [Image du carousel : Claudia Wollesen, Pixabay]

 

Lorient Agglomération maintient ses projets d’urbanisation de 30 hectares à l’Ouest et de 90 hectares à l’Est, les associations citoyennes de protection de l'environnement demandent une stratégie pour un territoire résilient.

 

En 2020, pour se mettre en conformité avec les prévisions du Schéma de cohérence territoriale (Scot) du pays de Lorient, la révision du Plan local d'urbanisme (Plu) de Quéven prévoit d’ouvrir à l’urbanisation une nouvelle fois ces terres. Nos associations de protection de la nature et de l’environnement du Pays de Lorient appellent à l’adoption de stratégies locales : Tarz Heol, Eau & Rivières de Bretagne, Confédération paysanne, Bretagne Vivante, Adec, Réseau Cohérence, Nature & Culture, GAB56, Après Brandérion et Optim’ISM.

 

Une erreur stratégique d’aménagement de nos territoires

 

L’association Tarz Heol vient de contester le Plan local d’urbanisme de la commune de Quéven prévoyant l’urbanisation de plus 30 hectares de terres fertiles sur le plateau de la Croix du Mourillon. Toutes nos associations soutiennent cette démarche et avaient déjà déposé un avis contre un tel projet d’aménagement en 2017 lors de l’enquête publique portée par Lorient Agglomération. La commissaire enquêtrice avait d’ailleurs conclu par un avis défavorable.

 

Lorient Agglomération maintient ses projets d’urbanisation de 30 hectares à l’Ouest (Croix du Mourillon sur les territoires des communes de Quéven et Ploemeur) et 90 hectares à l’Est (extension de la Zac de Kerpont sur les territoires des communes de Caudan et Lanester).

 

Ces choix sont une erreur stratégique d’aménagement de nos territoires et nous vous disons pourquoi.

 

Nos arguments

 

Repenser les stratégies locales en protégeant les terres agricoles

  • La perte de terres agricoles en les urbanisant n’est aujourd’hui plus soutenable

  • Dans le Morbihan, chaque année, en moyenne, ce sont 0,5 % des terres agricoles (SAU Surface Agricole Utile) qui sont urbanisées. A ce rythme, nous n’auront plus de terres en 200 ans. Ce n’est évidemment pas pensable…. De notre point de vue, nous touchons au point de rupture, nos élus doivent mettre en œuvre le principe de zéro artificialisation de nos territoires pour leur viabilité !

  • Lorient Agglomération a élaboré une charte de l'agrilculture et de l'alimentation.

    • Dans cette charte, Lorient Agglo dresse le constat lucide que nous partageons : les terres agricoles sont les premières à disparaître au profit de l'étalement urbain. La charte identifie bien que assurer la préservation des terres agricoles est un enjeu majeur pour développer l'agriculture de proximité.

    • De notre point de vue, l'épisode de COVID 19 n'a fait que souligner l'impérieuse nécessité de mettre en oeuvre les actions qui permettront concrètement de relever ces enjeux avec succès.

 

Renforcer la résilience de nos territoires en cas de crise sanitaire

  • Renforcer la sécurité alimentaire en temps de crise en apportant des solutions locales (la situation de crise du COVID 19 a bien montré la pertinence de la production de biens alimentaires de proximité)

  • Raccourcir les circuits de nos approvisionnements ne pourra que renforcer notre sécurité

 

Renforcer la résilience de nos territoires face au changement climatique

  • nos territoires urbains sont très vulnérables face au changement climatique, ils doivent être pensés pour une meilleure perméabilité des eaux pluviales (amélioration de la qualité des eaux, économies d’eau)

  • restaurer significativement les corridors écologiques, notamment la continuité des cours d’eau incluant leurs zones humides attenantes. Les projets d'urbanisation à l'ouest (ZAC de la Croix du Mourillon) compromet le fonctionnement du réseau hydrographique des ruisseaux côtiers du Ter (en aval du bassin versant du Scorff). Toutes ces surfaces de terres urbanisées ne pourront que s'ajouter à la dégradation des eaux côtières. A l'est, c'est le réseau hydrographique du Plessis (en aval du bassin versant du Blavet).

  • réduire la perte de biodiversité : l’urbanisation est une des grandes responsables de l’effondrement de la biodiversité. Cet effondrement est lui-même cause de la fragilité de nos territoires tant face au changement climatique que face aux crises sanitaires.

 

Fixer des emplois durables et utiles

  • l’agriculture est source d’emplois non délocalisables

  • l’agriculture paysanne alimentant les circuits courts est à haute valeur sociale

  • ces aspects sont capitaux en période de crise économique et sanitaire

 

Nos associations interpellent les élus et les citoyens pour adopter ensemble une nouvelle stratégie locale et revoir les prévisions d’urbanisation qui nous mettraient en danger. Nous invitons les prochains élus des communes du Pays de Lorient ainsi que Lorient Agglomération à ouvrir une réflexion pour co-construire une statégie pour un territoire résilient. Nos associations sont contestatrices mais également force de propositions citoyennes.

Nos associations demandent les modifications du Scot du Pays de Lorient et la mise en conformité des PLU des communes concernées pour préserver toutes ces terres agricoles !

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