Table ronde sur l'économie circulaire

15 octobre 2019
Table ronde sur l'économie circulaire

Eau et rivières participait les 12 et 13 octobre aux portes ouvertes au SMITRED, syndicat de traitement des déchets des intercommunalités Guingamp-Paimpol Agglomération et Lannion Trégor Communauté    
Après la visite guidée du site de Pluzunet, une table ronde a eu lieu sur le thème de l’économie circulaire, samedi, avec François Xavier de Blignières, Chef du « Service de l'Economie des Ressources » (en remplacement de Thierry Burlot, vice-président de la région Bretagne) ; Bertrand Bohain, délégué général du Cercle national du recyclage ; Jean-Yves Menou, président du Smitred ouest d’Armor, et le représentant associatif Jean-Pierre Le Lan, de Zéro Waste Pays d’Auray (ZWPA*) et pilote de la commission régionale déchets d’Eau et Rivières.



Dans une salle pleine, les échanges ont été appréciés du public. S'ils n'étaient pas d'accord sur tout, les participants ont fait émerger un certain consensus sur les critiques de la loi "économie circulaire" en discussion au parlement, en particulier la consigne des bouteilles plastiques. L'élu présent, Jean-Yves Menou a fait montre d'une volonté politique pas si fréquente. L'absence du vice-président de région, Thierry Burlot, n'a pas permis de mettre en évidence la même volonté politique de la Région. Dommage en cette période d'écriture du plan Régional Déchet, dont nos associations craignent qu'il soit insuffisament prescriptif et donc inefficace.


Sur la forme, notre représentant a insisté sur le glissement sémantique qui consiste à utiliser le terme ressources en lieu et place du mot déchets. Sans que cela paraisse, cela fait oublier que la priorité des priorités, inscrite dans les réglementations européennes et françaises. « Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas », alors que des ressources on en souhaite toujours autant, voir plus. L’exemple des serres de tomates et de plants de légumes « bio », chauffées par la chaleur de l’incinérateur de Pluzunet est à méditer.


Sur le fond, nous avons insisté sur le fait que les principaux leviers de réduction drastique des Déchets Ménagers et Assimilés (les DMA) sont aux mains des élus, en particulier la mise en place d’une tarification incitative en rappelant qu’une récente étude de Zero Waste France a montré que 97% des intercommunalités qui font moins de 150kg par habitant et par an d’Ordures Ménagères Résiduelles l’on mise en œuvre. (moyenne France 260 kg/hab/an). Mais il est vrai qu’en cette période préélectorale, les élus évitent de parler de ce sujet clivant, préférant rester majoritairement sur un système,  la Taxe d’Enlèvement des Ordures ménagères (TEOM) indolore parce que masquée, comme la TVA, puisque n’apparaissant que sur l’avis d’impôt foncier, dont presque tous les citoyens ne lisent que la somme à payer en bas de la feuille !


Au niveau national, la Taxe Générale sur les Activités Polluantes, qui a le mérite d’exister, incite davantage les collectivités à diminuer l’enfouissement des déchets en oubliant l’indispensable diminution de l’incinération, tout autant impactante sur l’environnement notamment par sa production de mâchefers, dont il est rarement question. Il est vrai que cette dernière technique permet de faire du greenwashing, en faisant croire, à tort, que l’énergie récupérée est « verte », avec l’aide de quelques gros lobbies que sont  l’ATEE, GRDF, AILE, GRTGaz, Engie, etc.

 

*L’association  ZWPA fait partie de Zéro Waste France étant aussi adhérente d'Eau & Rivières de Bretagne, elle participe à ce titre à la commission d'élaboration et de suivi du plan régional déchet breton (PRPGD)