Pollutions « accidentelles » : les rivières finistériennes n'en peuvent plus !

04 septembre 2019
Pollutions « accidentelles » : les rivières finistériennes n'en peuvent plus !

 

La semaine dernière a vu s’allonger la longue liste des pollutions qualifiées d’accidentelles dont ont déjà trop souffert les rivières finistériennes !

 

Ce sont en effet pas moins de 3 pollutions qui ont été observées en cette dernière semaine d’août sur les cours d’eau du département. Trois pollutions qui surviennent après celles observées plus tôt dans l’été. En effet, début juillet, la rivière de la Boissière, affluent de la Mignonne était touchée par un déversement d’effluents agricoles sur la commune de La Martyre puis début août c'était par les rejets liés au dysfonctionnement de la station d’épuration de Ploudiry. Ces deux accidents ont entraîné mortalité piscicole pour le premier, interdiction de pêche et de baignade en baie de Daoulas pour le second.

 

Vendredi 23 août, à Gouesnac’h, truites et anguilles sont retrouvés mortes dans le ruisseau du Sterig, dont l’eau est teintée de jaune et le lit en partie colmaté. Quelques jours plus tard, d’autres observations font état d’un ruisseau pollué sur environ 500 mètres, d’une dizaine de truites et autant d’anguilles mortes. C’est une cascade de comportements irresponsables qui semble être en cause : un rejet de produits d’étanchéité et de peintures dans un regard d’eaux pluviales puis une mairie qui demande à une entreprise de « déboucher », le tout à grand renforts d’eau, eau qui s’est ensuite écoulée dans le ruisseau.

 

Mardi noir

 

Mardi 27 août, un pêcheur de Saint Yvi trouve quelques truites mortes sur le Jet. Il donne immédiatement l’alerte à la gendarmerie de Rosporden qui se déplace pour des recherches à minima, les gendarmes précisant qu’ils n’ont pas les moyens techniques d’investiguer plus en amont... Dès le lendemain, le pêcheur repart à la recherche d’indices de pollution et découvre 70 à 80 truites et tacons dans le Jet. Il informe tous azimuts sans que rien ne semble se passer. Samedi, André Perron, sentinelle active de l’association, repart à la « pêche aux poissons morts » et découvre sans difficulté sur les secteurs incriminés 16 truites, 10 tacons sur le Jet, 5 truitelles, 6 anguilles, 4 loches et 5 lamproies de Planer sur l’affluent.

 

Mardi 27 toujours, en fin de journée cette fois, un pêcheur donne l’alerte après avoir découvert des centaines de poissons morts sur un bras d’eau douce de l’Aber-Wrac’h au Ménec, entre les communes du Folgoët et de Ploudaniel. Mais ce n’est que le lendemain matin que les gendarmes ont été alertés et se sont déplacés sur le terrain, constatant que « le cours d’eau est redevenu normal » (sic).

 

Laissera t'on crever les rivières finistériennes ?

 

Dans ces deux pollutions survenues ce mardi 27 août, force est de constater que leur gestion calamiteuse, en particulier leur prise en compte tardive et adéquate, ont compliqué le diagnostic, la localisation et les prélèvements d’eau et font naitre des inquiétudes légitimes sur les débouchés de l’enquête qui va suivre. Au vu de ces ratés, il est urgent qu’une procédure d’alerte efficiente et opérationnelle soit mise en œuvre entre les différentes parties intervenantes.

 

Eau & Rivières de Bretagne déposera plainte dans tous ces cas afin d’accéder aux dossiers et de faire cesser le massacre « accidentel » des rivières finistériennes.