Pesticides: le maire de Langouët victime du ministère de l'Agriculture

21 août 2019
Pesticides: le maire de Langouët victime du ministère de l'Agriculture

Quand un maire fait ce que les ministères de la Santé et de l’Environnement réunis n’ont pas obtenu du ministère de l’Agriculture !

Eau et Rivières de Bretagne rend publiques les pièces qui démontrent que les arbitrages sont à sens unique. A la fin c’est toujours l’agriculture intensive qui gagne.

 

La signature d'un arrêté interdisant l'application de pesticides à moins de 150 m des habitations vaut au maire de Langouët d‘être convoqué par le tribunal administratif de Rennes ce 22 août. Il avait refusé d'annuler son arrêté comme le lui avait demandé la préfète de la région Bretagne via un recours gracieux. C'est donc la voie contentieuse qui est activée pour tenter de faire annuler cet arrêté protégeant la santé publique.

 

Pourtant plusieurs pièces administratives, réclamées à la CADA par notre association suite au refus de communication du ministère de la santé et obtenues de bon droit cet été, démontrent que comme l’avaient réclamé les associations, les ministères de l’Environnement (et la ministre Ségolène Royal en personne) et de la Santé (et sa direction générale de la santé) étaient favorables à des mesures d'interdiction des traitements pesticides à proximité des habitations.

 

Mais le Ministre de l’Agriculture emportera les arbitrages de la concertation interministérielle, et la protection des riverains ne sera jamais adoptée par l’arrêté finalement publié le 4 mai 2017. Lequel arrêté vient d’être partiellement annulé par le Conseil d’État sur requête de trois associations, dont Eau et Rivières.

 

 

C’est bien cette mainmise des lobbies de l’agrochimie sur les plus hautes décisions de notre République qui légitime l’action du maire de Langouët. Celui-ci, en responsabilité, ne fait que mettre en œuvre une mesure de protection de sa population, préconisée par deux ministères… Cette situation de "responsable, non coupable", est le résultat de l’influence scandaleuses du ministère de l’Agriculture sur les questions de santé publique et de protection de l’environnement.

 

 

Eau et Rivières, attend aujourd’hui que le nouvel arrêté ministériel, qui doit être publié avant janvier 2020, vienne rétablir l’injuste mise en cause du maire de Langouët. Elle invite en conséquence ses militants à venir soutenir Daniel Cueff devant le tribunal administratif de Rennes le jeudi 22 août prochain à 9 h 30.