Le gouvernement sacrifie l'intérêt général [19/02/15]

23 février 2017
Le gouvernement sacrifie l'intérêt général [19/02/15]

Le gouvernement a annoncé hier le prochain relèvement du seuil d'autorisation des élevages industriels de volailles, la révision des contrôles environnementaux dans les exploitations agricoles, et la réduction des délais de recours contre les autorisations préfectorales d'exploiter les élevages industriels. Des mesures démagogiques et dangereuses pour l'environnement.

La Cour des Comptes présentait la semaine dernière son rapport 2015 dans lequel elle relevait l'inapplication du principe pollueur-payeur dans le domaine de l'eau, les particuliers supportant 87 % des dépenses engagées pour lutter contre les pollutions. Que fait le gouvernement pour corriger cette injustice ? Il annonce une série de mesures qui vont affaiblir la protection de l'eau et donc conduire les particuliers à devoir financer encore plus des programmes de restauration ! Ahurissant !

Le relèvement annoncé du seuil d'autorisation des élevages industriels de volailles, de 30 000 à 40000 places, se traduira par l'absence d'étude d'impact sur l'environnement, l'absence d'enquête publique et de consultation des conseils départementaux d'hygiène ! « Faciliter la concentration de ce type d'élevages intensifs gros consommateurs d'énergie fossile est contradictoire avec la nécessité de lutter contre les gaz à effets de serre pour limiter le changement climatique » s'insurge Dominique AVELANGE, président d'Eau & Rivières de Bretagne ! Prétendre que cette mesure mettra fin aux difficultés économiques des exploitations, c'est en outre se moquer du monde : le relèvement du seuil d'autorisation des porcheries a-t-il mis fin aux crises qui frappent la filière porcine ?

Les tribunaux administratifs condamnent régulièrement les préfets coupables de délivrer des autorisations irrégulières d'exploiter des élevages industriels : que fait le gouvernement ? Il donne des instructions aux préfets pour appliquer correctement la loi ? NON. Il propose de réduire les délais permettant aux riverains et aux associations de saisir la justice ! Demain, il sera impossible d'engager un recours après la mise en fonctionnement des élevages industriels.

Moins il y a de contrôles environnementaux dans les départements, plus les agriculteurs s'y opposent violemment. Que fait le gouvernement ? Il défend ses agents injustement agressés et saisit la justice ? NON. Sous couvert de « modernisation » du droit de l'environnement, il propose au contraire de réduire les sanctions applicables !

« Alors que la pollution de l’eau coûte chaque année plus d’un milliard d’euros au consommateur, ces mesures corporatistes dénoncées hier par ceux qui la mettent en œuvre aujourd’hui  ne peuvent que dégoûter les citoyens soucieux de l’environnement  et renforcer leur défiance à l'égard des responsables politiques » déplore Jean-François PIQUOT, porte parole d'Eau & Rivières de Bretagne. Notre  association, en lien avec tout le réseau associatif régional, ne restera pas inerte face à ces mauvais coups portés à la protection de l'environnement.