Baie de Paimpol, la pollution met en difficulté l'économie locale [02/02/2018]

02 février 2018
Baie de Paimpol, la pollution met en difficulté l'économie locale [02/02/2018]

Ce vendredi 2 février 2018, le Préfet des Côtes d’Armor vient d’interdire par arrêté la pêche, le ramassage, le transfert, l’expédition, la commercialisation et la mise à la consommation humaine des coquillages en provenance de la baie de Paimpol dans les Côtes d'Armor.

 

Ce n’est pas la première fois qu’une telle interdiction est ordonnée sur ce secteur ; déjà, début 2016, un arrêté similaire avait été signé. À l’époque, Eau et Rivières de Bretagne et la Section régionale conchylicole de Bretagne Nord avaient porté plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Saint-Brieuc pour déversement de substances entraînant des effets nuisibles sur la santé. Une plainte pour laquelle nous n’avons à ce jour aucune nouvelle.

 

Il est bien difficile de ne pas faire de lien direct entre l’état du réseau de collecte et de traitement des eaux usées, et donc une présence de matières fécales dans le milieu, et la découverte de norovirus dans les coquillages. Plusieurs faits concordants viennent appuyer ce lien de cause à effet :

  • Un bilan, non exhaustif, réalisé dans le cadre du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Argoat-Trégor-Goëlo, fait état de 112 surverses d’eau usée vers le milieu naturel pour l’année 2016 sur le territoire du SAGE ;
  • En décembre dernier, nous déposions plainte pour des dysfonctionnements évidents de la station d’épuration du Faouët (22) et donc des rejets d'eau non traitée au cours d'eau ;
  • Même si située plus à l’amont du territoire concerné par l’interdiction, la station d’épuration de Plouisy – Pont-Ezer vient, elle aussi, d’être pointée du doigt par les services de l’État. En effet, plus de 63 000 m3 d’eau non traitée ont été rejetés directement vers le milieu naturel entre le 29 décembre 2017 et le 14 janvier 2018 ; soit l’équivalent du volume d’une piscine olympique par jour !

 

Pour notre association, il est plus que temps que ces défaillances cessent. Les systèmes de collecte et de traitement des eaux usées doivent être fonctionnels et de dimensions suffisantes pour accueillir et traiter les effluents sans porter atteinte au milieu naturel. Il n’est pas tenable que les cours d’eau de notre territoire et son littoral soient les réceptacles de pollutions mettant à mal l’économie locale et la santé des habitants. Au delà de sa vigilance habituelle, notre association entend bien poursuivre toutes les actions qu’elle juge nécessaires pour parvenir à une amélioration de cette situation.

 

Voir le reportage de France 3 à ce sujet, journal du 3 février 2018, à 1'10

 

Consulter l'arrêté préfectoral du 2 février 2018

Consulter l'arrêté préfectoral du 3 mars 2016

Consulter le bilan de conformité des stations d'épuration du SAGE Argoat-Trégor-Goëlo pour l'année 2016