Quand l’agribashing masque les réels problèmes de l’agriculture

13 décembre 2019
Quand l’agribashing masque les réels problèmes de l’agriculture

Christophe Castaner était en visite dans le Finistère nord (photos issues du compte Twitter du ministre de l'Intérieur).

 

Christophe Castaner était en déplacement dans le Finistère Nord, pour présenter les mesures du gouvernement contre l’agribashing, le dénigrement systématique de l’agriculture. A propos de l’intrusion dans les élevages, le ministre de l’Intérieur a déclaré : « La loi doit être respectée ». Quelle le soit donc également pour les nombreuses pollutions et infractions constatées par les lanceurs d’alerte.

 

Le contexte

Présenter les nouveaux dispositifs pour lutter contre les intrusions illégales chez les agriculteurs et plus largement contre l’agribashing. Tel était l’objectif de Christophe Castaner, en visite dans le Nord Finistère, ce vendredi 13 décembre 2019.

 

Quelles sont ces mesures ?

    • Demeter, une cellule au sein de la gendarmerie nationale, qui luttera contre les intrusions illégales et les agressions dont sont victimes les agriculteurs.
    • Les observatoires départementaux de lutte contre l’agribashing. Celle du Finistère a été installée aujourd’hui à Brest.
    • Une convention Etat – FNSEA – Jeunes agriculteurs pour échanger sur la sécurité des agriculteurs et « une prévention technique contre la malveillance avec un diagnostic de sécurité individuel ».

 


Les chiffres annoncés et ceux que nous pouvons y apposer

Selon le premier policier de France, depuis le 1er janvier 2019 « 14 500 faits délictueux ont ainsi été constatés. La Bretagne est particulièrement touchée : dans le Finistère, on dénombre 239 faits », dont 41 intrusions dans les élevages, poursuivent les syndicats agricoles FNSEA et JA. Ces chiffres ne distinguent pas ce qui relève de la délinquance ou d’un acte militant.

 

Aucun chiffre n’est d’ailleurs donné sur les infractions constatées par les militants lors des intrusions dans les élevages. Si la méthode est discutable, ces vidéos ne montrent-elles pas des infractions qui devraient être sanctionnées par la loi ?

 

 

Quand l’environnement deviendra la priorité du gouvernement ?

 

L’État ne se donne pas les moyens de réaliser lui-même des contrôles dans les élevages. 38 fonctionnaires (équivalents temps plein) sont affectés au contrôle des 30 000 exploitations en Bretagne. 1 à 5 % de ces exploitations sont contrôlées tous les ans. Dès lors, cette carence de l’État a déjà conduit à une hausse de l’accidentologie de ces élevages industriels. Depuis 2018, par exemple, 23 cas de pollutions accidentelles de lisier de porcs ou bovins ont été enregistrés rien qu’en Finistère.  

 

L’agribashing masque les réels problèmes posés par le modèle agricole industriel. Contrairement à la stratégie mise en place par la FNSEA, l’avenir n’est pas au repli et à la fermeture mais au dialogue et à la transparence. C’est à cette seule condition que pourra se rétablir la nécessaire confiance entre les consommateurs et les éleveurs.

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